« Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil. » (William Shakespeare, La Tempête)
Quand nous dormons, nous produisons nos propres images, communément appelés rêves. Étant une construction mentale, ils sont, par définition, impossibles à photographier. C’est pourquoi, dans cette série, je n’ai pas cherché à les recréer à l’identique mais plutôt à retrouver les émotions qui les animent, à retracer le cheminement de notre imagination, à découvrir des traces de notre inconscient dans la réalité. En ce sens, le noir et blanc doit permettre à l’esprit de rompre avec sa réalité immédiate, tout en rappelant la valeur intemporelle et universelle du rêve. L’ordre de lecture de ces photographies, à la frontière entre rêve et cauchemar, entre souvenir personnel et imaginaire collectif, entre anomalie et absurde, a finalement peu d’importance. Elles forment un ensemble et non une suite. C’est à chacun de piocher dans l’incohérence de ses propres chimères pour leur donner sens.